Recherche-Action

Pendant un de mes stage, j’ai assisté à la réalisation d’un projet bien intéressant par les classes avoisinantes à la mienne. Ayant remarqué que plusieurs des élèves venaient de familles qui ne cuisinaient pas avec des aliments qu’on retrouvait facilement dans les épiceries au Québec, les élèves ont décidé qu’il serait intéressant de créer un jardin communautaire dans le parc proche de l’école afin d’offrir aux familles des fruits et légumes de qualité sans frais, en plus d’apprendre à cuisiner avec ces mêmes aliments. Ils sont passés par plusieurs étapes pour choisir quel serait leur projet, comment ils arriveraient à effectuer chaque étape convenablement pour obtenir les résultats escomptés et qui seraient les personnes ressources qui pourraient les aider.

 

Avec la ténacité, ils en sont arrivés à non seulement trouver un organisme qui leur a offert des cours de cuisine, mais qui leur a aussi appris la base de l’entretien d’un jardin. Ils ont obtenu l’autorisation de la ville et de l’école d’utiliser un coin de terre pour le jardinage et certains parents connaisseurs sont venus donner un coup de main avec la plantation des différents légumes et petits fruits. J’étais bien impressionnée, mais je ne pensais pas que cette pratique avait un nom.

 

Selon Sauvé (1992), « les recherches-action visent un changement de l’environnement éducationnel en vue d’aider les jeunes à devenir les acteurs d’un monde actuel et futur caractérisé par de nombreux changements rapides et par la complexification des problèmes sociaux et environnementaux ». À mon avis, c’est exactement ce que les élèves susmentionnés ont effectué. À la suite de mon cours sur l’approche culturelle en éducation, j’ai compris que les recherches-action faisaient partie de la théorie de l’approche culturelle en éducation, tout comme le postulat que la reconnaissance mutuelle des savoirs peut favoriser la construction d’un savoir collectif ou que le savoir est inclus dans la pratique.

 

D’abord, il faut que l’enseignant planifie le processus et qu’il évalue les habiletés des élèves afin de rester dans la zone proximale de développement des élèves. À partir d’ici l’enseignant devient un guide et soutien les élèves pendant le développement de leur recherche-action. Il les aide à prendre conscience des problèmes communautaires et d’énumérer les situations problématiques un peu à la manière d’un remue-méninge. Après avoir cibler la problématique désirée, les élèves doivent faire une recherche d’information sur la situation donnée afin d’explorer les pistes de solutions possibles. Finalement, il faut développer un plan d’action qui sera mis en œuvre, avant d’évaluer la portée des actions menées par les élèves.

 

Enseigner l’univers social ne devrait pas se limiter à faire la lecture d’un manuel, en cherchant des informations dans un texte. Afin d’engager les élèves dans leur apprentissage, la recherche-action peut être particulièrement utile. Effectivement, les enfants deviennent non seulement engagés dans leur projet, mais ils désirent pousser plus loin, avoir une portée plus grande, car on leur donne le goût de s’investir dans un projet et dans leur communauté. Ce genre de projet répond par lui-même à la fameuse question ‘’ à quoi ça sert’’ et permet aux élèves de devenir non pas des acteurs secondaires, mais bien primaires, qui posent des actions suivant leurs propres idées, plutôt que celle d’un enseignant. Éventuellement, la recherche-action peut être utile pour rapprocher élèves et enseignant, par exemple dans une classe difficile, dans laquelle le contact et le lien n’est pas bien établi ou encore, elle peut permettre à l’enseignant d’avoir une réflexion personnelle sur son enseignement et sur sa vision de la classe et de l’individualité des élèves.