MORSURES, COUPS ET PLEURS

http://www.journaldemontreal.com/2015/10/19/lettre-ouverte-dune-directrice-decole-morsures-coups-et-pleurs

 

 

La lecture de cette lettre d’opinion est venue réveiller en moi la mémoire d’une élève à qui j’enseignais dans une classe de maternelle régulière. Avant d’accepter mon contrat de trois mois, on m’a appelé pour me parler de cette élève en particulier : elle mord, elle crie, elle s’enfuie, elle frappe, fait des crises et bien plus encore. Une situation familiale particulière, qui a créé un changement d’attitude complet chez cette élève qui était, selon eux, sans aucun problème au début de l’année scolaire. On me rassure : je serai accompagnée de la psychoéducatrice presque tous les jours et j’ai un soutien de la mère à la maison.

 

 

Dès la première journée, je travaille à créer un lien significatif, sincère et humain avec l’enfant, question de gagner sa confiance et de bâtir ensemble une nouvelle relation pour avoir une belle fin d’année scolaire. J’ai travaillé fort à apprendre à la connaître : j’étais immensément choyée, le reste de la classe était très calme et autonome, merci à l’enseignante titulaire que je remplaçais. Après une semaine aux côtés de la petite, nous avions établi un fonctionnement où je lui offrais plusieurs responsabilités, afin qu’elle se sente importante, nous avions un code secret qu’elle utilisait lorsqu’elle commençait à se sentir en détresse, en plus d’avoir déjà contacté sa mère et établit une belle relation avec celle-ci. Le comportement de la petite a changé du tout au tout en plus ou moins un mois de travail, au point au la psychoéducatrice a pu quitter notre classe et aller offrir ses services aux autres élèves de l’école qui en avaient énormément besoin eux aussi.

 

 

La réalité est que les enseignants, dans le curriculum universitaire de quatre ans, ne sont pas informés sur les façons d’agir lorsque des élèves deviennent agressifs, violents ou en détresse. On nous demande d’appeler une éducatrice spécialisée, une psychoéducatrice, la direction de l’école… mais qu’advient-il lorsque nous devons réagir immédiatement? Nous séparons le groupe, demandons à une collègue de prendre nos élèves calmes pendant que l’élève en crise se calme ou que d’autres adultes compétents viennent à aider. Toutefois, il faut se souvenir qu’un élève qui vit des problèmes de ce genre ne sera pas en crise seulement dans les circonstances idéales : il peut être en crise pendant la récréation, pendant le dîner ou au service de garde le matin.

 

 

Il est intéressant oui de s’informer et d’acquérir le savoir sur les méthodes, les protocoles et les réactions efficaces en cas de crise, mais le système scolaire serait nettement amélioré s’il y avait plus de gens formés aux situations de crises, surtout avec la quantité d’élèves à besoin particuliers qui sont intégrés en classe régulières.

 

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