DOUBLER, PUIS SAUTER LA 6e ANNÉE

http://www.journaldemontreal.com/2017/10/23/des-eleves-sautent-la-6e-annee-apres-avoir-double

 

 

Lorsque le Journal de Montréal a publié cet article, il m’est venu en tête le souvenir de cet élève en particulier, celui qui était âgé de 12 ans déjà, presque 13, alors que j’enseignais en 5e année. C’était sa première année en classe régulière, arrivée de son pays natal depuis quelques années à peine, ne parlant pas français, lui et son frère ont été placés en classe d’accueil. Le changement d’enseignante en cours d’année a été cherché chez lui des mémoires de séparation, causant des attitudes dérangeantes pour le reste de la classe, avec qui il avait déjà de la difficulté à s’entendre, étant donné la différence d’âge et d’intérêt.

 

Dans cet article, on mentionne le nivellement par le bas pour les élèves qui doublent. J’ai été témoin de ce nivellement par le bas, quasi automatique lorsqu’on remarque qu’un élève ne suit pas la cadence. Étant en grande difficulté, cet élève avait un curriculum complètement différent de ses compères en français. Il suivait le même cursus en univers social, en mathématiques, en sciences et en art, mais échouait plus souvent qu’autrement, n’étant pas en mesure de comprendre l’histoire, de lire les énoncés ou les consignes demandées.

 

 

Cet élève n’était pas le seul qui avait doublé dans ma classe, ils étaient cinq. Toutefois, les quatre autres étaient adaptés à leur milieu, faisaient des efforts notables pour s’intégrer dans la classe, participer aux activités et étaient engagés dans leurs apprentissages et leur réussite, en plus de profiter des moments de soutien personnalisé qui leur était offert. L’élève à qui je pense dans ce billet ne correspondait pas à ces réalités. Après mûres réflexions, plusieurs rencontres avec des professionnels de l’éducation qui ont beaucoup d’expériences avec les élèves qui ont doublés et les conseils de l’équipe-école, j’ai décidé d’envoyer cet élève au secondaire afin de maximiser ses chances de réussites.

 

 

J’ai visé pour un soutien personnalisé, avec un organisme qui s’occupe du suivi dès les derniers mois de la cinquième année, aux premiers mois de la première secondaire. Malheureusement, sans le consentement des parents, l’organisme ne pouvait pas compléter le suivi avec l’élève pour le secondaire. En plus, étant donné que cet élève venait de classe d’accueil, il n’y avait pas beaucoup d’information sur lui dans les dossiers scolaires, j’en ai donc profité pour faire ouvrir un plan d’intervention et consigné plusieurs informations pertinentes quant à son attitude, ses forces et ses faiblesses pédagogiques ainsi que son historique scolaire.

 

 

Bref, j’en conclu que dans la mesure du possible, les enseignants et la direction d’école essaient de faire des choix éclairés quand il est question de choisir si un élève reste au primaire ou passe au secondaire. En bout de ligne, les enseignants sont des professionnels de l’éducation, ayant une capacité d’analyse et de réflexion qui leur permet, s’ils ne sont pas outillés pour prendre des décisions éclairées, au moins d’aller chercher les ressources et les outils nécessaires à la prise de décision.

 

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